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[Ralentir !] Détente des flux : le témoignage de Legendre Celtic

Publié le 12 juin 2025

La détente des modèles logistiques est une solution souvent proposée pour améliorer la durabilité des entreprises. Certaines entreprises ont déjà franchi le cap. Découvrez dans cet article le témoignage de Legendre Celtic.

Pour sa journée évènement 2025, Bretagne Supply Chain et ses adhérent·e·s ont traité du sujet « Ralentir » : ralentir les modèles logistiques au bénéfice de la performance économique, de l’environnement et des conditions de travail.

Au travers de plusieurs articles, nous vous proposons de découvrir ce qui a été échangé pendant cette journée innovante.


Ci-dessous le témoignage de Brieux Jacoby, responsable d’agence chez Legendre Celtic pour expliquer la détente de leurs flux logistiques internationaux. L’entreprise est spécialisée depuis 1999 dans la commission de transport (le transport ainsi que l’ensemble des prestations annexes en amont et en aval du transport) via tous les modes de transports.

Un témoignage animé par Caroline Bader, chargée de missions chez Bretagne Supply Chain.

Avant VS après la détente des flux : se laisser une marge de manœuvre face aux aléas

Caroline Bader (BSC) : Une façon d’aborder la détente des flux est d’aborder les délais de livraison. Chez Legendre Celtic, en tant que commissionnaire, vous proposez plusieurs délais à vos clients. Pour vous Brieux, la détente des flux représente une marge de manœuvre pour s’adapter aux imprévus. Quels exemples de flux détendu pouvez-vous nous citer ?

Brieux Jacoby (BJ) : Pour le transport international, nous avons surtout travaillé sur le post acheminement pour détendre certains des flux. Un flux majeur sur lequel nous travaillons est celui de la Chine pour Brest.

Sur un transport au départ de Chine pour Brest, le flux habituel, le plus simple qui est en théorie le plus tendu est : le transport maritime depuis la Chine vers le Havre, puis le post acheminement par la route du Havre vers Brest. Cela s’effectue en 38 jours (environ 5 semaines et demi).

A noter qu’à l’international, en termes de détente des flux, nous allons plutôt parler de jours et semaines, ce n’est pas la même échelle de détente que le national.

Ainsi, avec certains clients, nous avons opéré pour détendre ce post acheminement routier avec 2 options :

  • Il y a le post acheminement par la mer, avec des temps de transit plus importants pouvant ajouter 1 semaine à 3 semaines de transport, mais consolidé sur un ensemble d’autres segments logistiques cela peut être aussi un moyen de constituer un stock flottant, et avoir un post acheminement moins polluant. Cela s’effectue en 57 jours (environ 8 semaines).

N.D.L.R : A noter que le temps de transit entre le port du Havre et le port de Brest est largement impacté par la quantité de marchandises qui circule. Plus les conteneurs se remplissent, plus vite les départs se feront.

  • Une autre option est d’opérer le post acheminement par le rail. Il faut passer par d’autres ports maritimes comme Dunkerque ou Anvers, puis réaliser un post acheminement par le rail, avec un temps de transit légèrement plus long, une démarche bien plus vertueuse qui a un impact intéressant d’un point de vue CO2. Cela s’effectue en 45 jours (environ 6 semaines et demi).

Avec la deuxième option, nous avons également l’avantage de ne pas mettre tous nos œufs dans le même panier : nous pouvons ainsi être moins impactés par les actualités du port du Havre, comme par exemple des grèves.

Face aux freins à la détente des flux : des modèles qui fonctionnent

BSC : Avant de se lancer dans la détente des flux, de nombreux freins existent. Parmi eux :

  • Les stocks : si on allonge les délais, où stocker en attendant ? Et les coûts associés à ce stock peuvent être élevés
  • L’investissement que cela représente donc : en infrastructure, en technologie, en réorganisation interne, en matériel également
  • L’acceptation des interlocuteurs au changement : est probablement le mot de la fin

Mais pourtant : votre modèle fonctionne ! Pour vous, l’argument principal qui vous permet de lever ces freins est une autre façon de gérer les stocks. Qu’entendez-vous pas cela ?

BJ : Si nous prenons l’exemple du post-acheminement par le maritime (Le Havre – Brest), cette étape rajoute un temps de transit important. Mais, cela peut constituer un stock, qui peut être disponible en cas de rupture ou d’aléa.

Il nous est possible de le repositionner sur la route, bien qu’il ait été prévu par le maritime, ce qui fait donc gagner entre 1 et 3 semaines. Cela permet ainsi de temporiser le risque de rupture.

De plus, c’est un stock qui ne nécessite pas d’infrastructure de stockage. Il y a donc 2 intérêts d’un point de vue du stock.

BSC : Pour vous aider à avancer dans la détente des flux, vous avez d’ailleurs développé le projet Ekolog. Pouvez-vous nous en dire plus ?

BJ : En tant que transitaire, nous avons besoin de l’éducation du client : nous devons lui offrir quelque chose de palpable par rapport à ce changement de flux. Ainsi, nous devons être capable de quantifier le gain de nos propositions, notamment en CO2.

Dans ce projet nous avons ainsi fait un travail de récupération de données auprès de transporteurs, compagnie maritimes ou encore aériennes. Ensuite, le système Ekolog nous permet de quantifier les émissions de CO2 sur une logistique globale avec précision (ce ne sont pas des données théoriques).

Notre objectif : informer le client sur les gains potentiels de nos propositions de détente des flux.

Nous développons aussi des jumeaux numériques qui nous permettent de comparer des modèles logistiques entre eux : c’est une autre aide à la décision. Le projet Ekolog est maintenant une offre qui est fonctionnelle.

Un impact CO2 maîtrisé : qu’en pensent les équipes ?

BSC : Ce changement, vous le proposez aux clients, mais comment cela se traduit au niveau des équipes ?

BJ : Au niveau de la conception des offres, nous proposons toujours l’offre classique mais il y a aussi une offre plus vertueuse. Nous accompagnons le client dans ce choix. Mais il est certain que pour les équipes il y a des « quick wins » : nous avons parfois gagné un client parce que nous propositions autre chose.

Il y a un grande fierté à ça.

Et puis aujourd’hui nous accueillons une nouvelle génération qui a envie de faire ça. Malgré tout le travail supplémentaire que ça nécessite sur le chiffrage, la conception ou le dimensionnement des offres, il y a une envie spontanée d’aller chercher de la nouveauté et de la créativité. Tout cela est très positif comme vision et très sympa en terme de conduite du changement.

« La logistique est à l’aube de beaucoup de changement donc il ne faut surtout rien s’interdire et être créatif et innovant. »

Brieux Jacoby, responsable d’agence chez Legendre Celtic

D’autres articles sont prévus pour répondre à toutes les questions sur le ralentissement des flux

Après une définition complète d’un modèle logistique détendu, il est important de présenter des entreprises qui ont déjà passé le pas de la détente de leur modèle logistique. Découvrez dans d’autres articles les retours d’expérience de Lahaye Global Logistics et du Groupe Hénaff.

Ralentir vos flux est un sujet qui vous intéresse ? N’hésitez pas à contactez Iwen Layec pour en échanger.