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Quiberon : de l’utilité du Tire-Bouchon pour l’appro

Publié le 23 avril 2020

Les investissements nécessaires à moyen terme pour maintenir la voie ferrée entre Auray et Quiberon ont conduit la Communauté de communes Auray Quiberon Terre Atlantique et la Région Bretagne à lancer une large étude sur la mobilité sur le territoire. Une étude qui intégrera largement la question du transport de marchandises.

Pour la SNCF, il y a urgence à rénover la voie ferrée entre Auray et Quiberon, empruntée chaque été par le fameux TER « Tire-Bouchon ». Si rien n’est fait, la ligne pourrait être fermée dans les prochaines années.

Pour y voir plus clair, la Communauté de communes Auray Quiberon Terre Atlantique et la Région Bretagne lance une étude sur le(s) service(s) de mobilité le(s) plus adapté(s) aux besoins du territoire. La mission devra notamment déterminer le scénario idéal pour l’avenir de la liaison Auray-Quiberon.

Auray Quiberon Terre Atlantique, un territoire à part en matière de mobilité

Situé entre Vannes et Lorient, Auray Quiberon Terre Atlantique est caractérisé par une forte identité rurale et maritime. Territoire démographiquement dynamique (l’évolution de la population est plus rapide que celle de la région Bretagne) et vieillissant (aujourd’hui environ 30 % de la population a plus de 60 ans), son activité économique est fortement orientée vers le tourisme, et donc fortement soumis à la saisonnalité estivale.

Les communes littorales comme Carnac ou Quiberon peuvent ainsi voir leur population décupler pour quelques semaines durant l’été. Sur la presqu’île de Quiberon, l’affluence de touristes entraîne d’importants problèmes d’accessibilité et de congestion, principalement sur l’unique route départementale reliant Quiberon au continent. L’activité touristique entraîne également une forte augmentation des transports de marchandises vers la presqu’île et les îles. Résultats : une saturation des axes et une activité économique qui en pâtit.

Jusqu’à aujourd’hui, les services de transport tentent de répondre à cette forte saisonnalité. De septembre à juin, un car régional BreizhGo effectue la liaison entre la gare SNCF d’Auray et la gare maritime de Quiberon. L’été, le service s’arrête à Plouharnel, la circulation sur la presqu’île ne permettant pas d’assurer une qualité de service optimale. En juillet et en août, le célèbre train « Tire-Bouchon » prend le relais et relie Auray à Quiberon. La ligne fonctionne aujourd’hui à son maximum en termes de vitesse et de desserte. Le maintien ou non de la voie ferrée impactera donc sensiblement le territoire, y compris pour l’efficacité du transport de marchandises.  

Imaginer l’avenir, avec ou sans tire-bouchon

La question de la mobilité sur le territoire d’Auray Quiberon Terre Atlantique est une question importante, que ce soit pour répondre aux besoins saisonniers et à ceux du quotidien. L’étude lancée par la communauté de communes et la Région vise donc un objectif ambitieux : étudier les différents scénarios d’évolution possible pour l’axe Auray-Quiberon-les îles et retenir celui qui sera mis en oeuvre à plus ou moins long terme.

A la charge du prestataire qui sera retenu pour réaliser l’étude de proposer ces scénarios, qui devront en parallèle répondre aux nombreuses questions de la Région et de la Communauté de communes : comment désengorger la presqu’île de Quiberon et fluidifier la circulation ? Comment faire mieux avec l’infrastructure existante ou comment la transformer ? Comment trouver des solutions adaptées au plus grand nombre et aux différentes saisons ? Comment réduire la congestion, favoriser le report modal et éviter le recours à la voiture individuelle ? Comment prendre en compte les aspects environnementaux, enjeux majeurs sur le territoire ?

Une mission à forts enjeux

Après une phase d’entretiens avec les acteurs en présence, de benchmark et de synthèse des études existantes, le prestataire devra présenter une dizaine de solutions possibles, en décidant de conserver ou non la voie ferrée actuelle.

Une deuxième étape permettra, pour trois scénarios retenus, d’en évaluer les effets sur le nombre d’usagers, sur les conditions de réussite du report modal, sur l’adaptation à la saisonnalité, sur les impacts environnementaux et urbanistiques, sur les modèles économiques en jeu… Une fois le scénario final retenu, celui-ci sera approfondi pour atteindre un niveau d’étude de pré-faisabilité.

Les marchandises, point d’attention de l’étude

Dès la première phase de l’étude, la Région Bretagne et la Communauté de communes Auray Quiberon Terre Atlantique appellent le futur prestataire à approfondir la question du transport de marchandises. Une série d’entretiens dédiés sera organisée pour recueillir les données qualitatives et quantitatives et déterminer les enjeux et les attentes des acteurs du territoire.

Les freins et les difficultés rencontrées par les acteurs économiques du territoire devront être recensés et les scénarios proposés pour l’avenir de la liaison devront être évalués à la lumière de ces difficultés. Les impacts des différentes solutions proposées sur le transport de marchandises devront être étudiés : potentiel de report des flux, coûts induits (organisationnel et financier) pour les acteurs concernés, modèle économique et coût d’exploitation, articulation avec l’offre de mobilité existante… Les solutions comme le transport combiné, les véhicules autonomes ou les convois mixtes passagers / marchandises sont déjà identifiées comme des scénarios envisageables.

Le démarrage de la mission est envisagé, à ce jour, en juin 2020 et devrait durer 18 mois.