Publié le 1 juin 2023
L’Afilog vient de publier un état des lieux de la tension foncière et immobilière par région. Résultat : la disponibilité des surfaces logistiques en Bretagne est préoccupante.
Pour mener à bien son étude, l’Afilog a commencé par s’intéresser à la demande placée des surfaces logistiques en France, c’est-à-dire l’ensemble des transactions, prises à bail et acquisitions. Sans surprise, la demande placée est concentrée sur la dorsale Lille / Paris / Lyon / Marseille, mais des polarités secondaires apparaissent cependant. Pour la Bretagne, entre 2016 et 2022, la demande placée a représenté 98.000 m2 par an, aussi bien sur des bâtiments neufs que sur de l’existant. La part de ce dernier atteint ainsi 66%, limitant de fait le foncier additionnel.
Un taux de vacance parmi les plus faibles de France
L’Afilog s’est ensuite penché sur le taux de vacances du parc immobilier logistique des différentes régions françaises, illustrant ainsi la capacité des entreprises logistiques à déménager. Pour l’association, pour qu’une entreprise puisse grandir, accepter de nouveaux contrats, diversifier son activité…, elle doit pouvoir déménager selon ses besoins. Quand le taux de vacance est trop faible, l’espace résiduel ne permet pas aux entreprises d’évoluer en fonction de leurs besoins.
La profession estime qu’en dessous de 5% de vacance, la situation est critique. Entre 5 et 8%, elle est moins tendue mais encore insatisfaisante. Résultat en Bretagne ? Un taux de vacance de 0,8%, parmi les plus faibles de France !
Une forte tension sur l’offre de bâtiments logistiques est déjà constatée dans une majeure partie des régions françaises. Pour l’association, ce phénomène s’explique par plusieurs facteurs :
- la croissance de la population et les besoins de développement des entreprises déjà présentes sur le territoire
- la volonté de réindustrialisation du pays, qui conduit à redévelopper d’importants sites industriels et la logistique nécessaires à leur fonctionnement
- le vieillissement du parc logistique actuel approchant de l’obsolescence au vu des enjeux (objectifs environnementaux, augmentation des coûts énergétiques, évolutions technologiques…). Un bâtiment logistique a une durée de vie d’environ 40 ans, on estime qu’aujourd’hui plus d’un tiers du parc a plus de 20 ans.
- les mutations profondes des modes de consommation intégrant l’omnicanalité et le e-commerce (15 à 20% de la distribution).
Une Bretagne logistique sous tension
Dernier indicateur remonté par l’Afilog, la capacité d’absorption de la demande placée, c’est-à-dire le rapport entre la demande logistique et l’offre vacante et future à pourvoir. Cela permet d’évaluer le nombre de mois de consommation de surfaces auquel chaque région est en mesure de répondre avant de faire face à une rupture totale des stocks. Aujourd’hui les 2/3 des régions françaises sont en forte pénurie. Sur cet indicateur, la Bretagne se retrouve bonne dernière, très en-déça du seuil de pénurie, avec seulement quatre mois de visibilité.
Pour Afilog, la situation devient critique.
« L’absence de disponibilités immobilières et foncières frappent les grands bassins économiques français, aggravant les difficultés des entreprises à se développer, à embaucher et à se moderniser. Le déséquilibre croissant entre l’offre et la demande conduit à une augmentation des loyers des entrepôts – près de 8% en un an – fragilisant encore davantage les entreprises de notre pays, singulièrement les TPE et les PME »
Claude Samson, président d’Afilog
Prenez part au débat!
Pour faire le point sur l’avenir de l’immobilier logistique en Bretagne dans un contexte de ZAN (Zéro Artificialisation Nette), Bretagne Supply Chain organise le 4 juillet prochain une matinale pour anticiper ensemble les évolutions sur le territoire. Intéressé.e? Informations et inscriptions ci-dessous: