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FRET21 : comment les chargeurs réduisent leurs émissions de CO2 #3

Publié le 7 mai 2020

Grâce au dispositif FRET21, les chargeurs peuvent réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et valoriser ces actions auprès de leurs parties prenantes. Revue de détails d’actions déployées par les entreprises engagées.

Optimisation des charges palettisées, réduction des trajets à vide, gestion mutualisée des approvisionnements, optimisation de l’affectation des productions et des clients, utilisation des modes alternatifs à la route, choix de transporteurs labellisés… Les actions pouvant être mises en œuvre par les chargeurs pour optimiser leurs transports et limiter les consommations d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre (GES) associées sont nombreuses.

Piloté par l’AUTF, l’Ademe et le Ministère chargé de l’écologie, le dispositif FRET21 a été créé pour aider les chargeurs à réduire les émissions de GES générées par le transport de leurs marchandises. Démarche volontaire, il permet à chaque donneur d’ordre :

  • d’identifier les actions internes susceptibles d’être mises en œuvre pour réduire les émissions de GES liées aux transports
  • de quantifier l’impact de la mise en œuvre de ces actions en termes de gains GES
  • de valider la pertinence de ces actions et de se fixer un objectif de réduction

Des groupes tels que Seb, Carrefour, Renault, Coca-Cola, Hénaff, Isover, Orlait, Carambar, Chep ou encore Nestlé ont sauté le pas et se sont engagés volontairement à optimiser leur logistique pour limiter leurs émissions.

Retour sur les actions déployées et les gains associés pour les chargeurs engagés.

Seb : ferroviaire et livraisons directs

Référence mondiale du petit équipement domestique, le Groupe SEB s’est engagé dans FRET21 au travers du développement de ses flux ferroviaires. L’augmentation du taux de transport alternatif à la route n’est pas un objectif récent pour le Groupe SEB, mais l’initiative Fret 21 lui a donné une nouvelle dynamique. Aujourd’hui plus de 50% des transports entre le port du Havre et la plateforme Logistique située à Orléans sont effectués par voie ferroviaire. FRET21 a aussi été l’occasion pour le Groupe de travailler sur des livraisons directes entre ses plateformes logistiques et ses clients. La diminution des distances parcourues s’effectue grâce à un système de livraisons directes par camion entre les plateformes logistiques ou les usines françaises jusqu’aux clients localisés en Europe. Désormais, une partie de la production des usines françaises du Groupe SEB est acheminée directement vers les clients européens sans transiter par des entrepôts locaux. Le Groupe SEB réduit ainsi le nombre de kilomètres effectués et son impact carbone.

Mapei : plan de transport, rail / route et taux de chargement

Implanté depuis 30 ans à Toulouse, Mapei France dispose de trois usines de production, d’un laboratoire de R&D et de trois laboratoires de Contrôle Qualité. Mapei a été le premier fabricant de mortiers industriels à adhérer, en 2019, au programme FRET21.

Dans ce cadre, le groupe a notamment optimisé son plan de transport inter-sites. Depuis le 1er mars 2019, ce nouveau plan est en place avec notamment 3 liaisons sur 4 qui sont réalisées avec des véhicules dédiés, dont le kilométrage à vide est nul puisqu’ils rechargent sur le lieu de livraison. Résultat : une réduction de 9% des émissions de CO2.

Autre action décidée par le Groupe : le développement du transport combiné rail/route pour ses livraisons en longue distance. Jusqu’à présent, Mapei France utilisait exclusivement la route pour le transport de ses produits finis. Depuis mars 2019, une part « significative » des flux inter-sites entre Toulouse et la région Ile-de-France est reportée sur un système multimodal rail/route. Cela permet de diviser par 5 les émissions de CO2 sur ces liaisons.

Pour réduire les volumes transportés entre ses sites, Mapei France mobilise aussi ses équipes R&D, Production, Supply Chain et Achats pour permettre à chaque usine de produire l’essentiel des besoins clients de sa zone de chalandise. Cela nécessite notamment le développement de formules, la recherche de nouvelles matières premières et l’adaptation de l’organisation des usines. En augmentant le tonnage produit localement, Mapei a réduit de 10% le volume transporté entre ses sites en 2019 par rapport à 2018. Plusieurs projets sont en cours avec un objectif de réduction supplémentaire de 15%. Cela permettra ainsi de retirer de la circulation plus de 200 camions chaque année.

Dernier projet développé par l’entreprise : l’optimisation des taux de chargement. Une part significative des livraisons clients est constituée de lots inférieurs à un camion complet. Pour réduire le nombre de camions sur les routes en livraisons clients, Mapei France a complétement revu son plan de livraison, avec un découpage des secteurs et une adaptation des fréquences de livraison aux besoins de ses clients. Objectif pour le groupe : augmenter le taux de chargement de 25% avec cette action.

Renault : des camions mieux remplis et moins énergivores

Au travers de FRET21 et en lien avec son programme interne « Renault LOGISTICS ECO2 », le constructeur met en avant deux solutions qui lui permettent de réduire ses émissions de gaz à effet de serre : l’amélioration du remplissage des camions et la mise en place du programme « réduction de carburant ».

L’amélioration du remplissage des camions est un des leviers majeurs aujourd’hui identifiés par le Groupe. Cette dynamique est suivie au niveau mondial, comme à Pitesti (Roumanie), qui a très fortement accru son remplissage des transports retour d’emballage vide.

La mise en place du programme « réduction de carburant » avec les transporteurs routiers du groupe constitue aussi une action phare du plan « Renault LOGISTICS ECO2 ». Lors de chaque appel d’offre d’achat de transport de véhicules en Europe, il est désormais demandé aux fournisseurs de répondre à un questionnaire environnemental. Les réponses permettent de réaliser un diagnostic de leur performance énergétique et de proposer à chaque fournisseur un plan d’amélioration. Les principaux axes de ce plan portent sur la flotte de camions, les équipements aérodynamiques ou les pneumatiques, la formation des chauffeurs l’éco-conduite, l’animation des chauffeurs pour améliorer l’attitude au volant et leur consommation individuelle. D’après le constructeur automobile, « les transporteurs comprennent bien l’intérêt commun de contribuer à cette démarche et font preuve d’initiatives innovantes ».

Match joue à Tetris

Pour le distributeur, le projet proposé au travers de FRET21 part d’un constat simple : les camions dédiés au transport de marchandises depuis ses entrepôts étaient à moitié vides. Après un brainstorming interne, les équipes de l’enseigne Match ont décidé de réduire ce vide en mettant en place une solution qui permet de gerber les palettes les unes sur les autres.

Baptisé « Tetris », le projet est lancé fin 2016. Le matériel est acheté et plusieurs chantiers sont menés en lien avec les services impactés : les Ressources Humaines, les entrepôts, les magasins, le technique et le transport. En mars 2017, après 3 mois, le projet est déployé et les premières livraisons sur les entrepôts frais sont opérationnelles.

Aujourd’hui 100% des livraisons de produits frais bénéficient de ce système de livraison. Environ 50% des livraisons PGC sont déployées et Match vise les 100% à l’issue de son engagement.

Chargeurs : engagez-vous !

L’engagement dans le dispositif FRET21 permet aux entreprises volontaires de disposer d’outils leur permettant d’évaluer et de suivre leurs émissions et les résultats des actions engagées :

  • Un catalogue de fiches actions
  • Un outil de suivi qui fournit la somme des économies de CO2 engendrées par les différentes actions menées
  • Une calculette qui permet la valorisation des gains en CO2 liés à la mise en œuvre d’une action

Les actions sur lesquelles les entreprises peuvent travailler au travers de FRET21 sont réparties autour de quatre axes complémentaires :

  • « Taux de chargement » (optimisation des charges palettisées, des conditions de livraison, réduction des trajets à vide, gestion mutualisée des approvisionnements, écoconception…).
  • « Distance parcourue » (optimisation du positionnement des sites, de l’affectation des productions et des clients…).
  • « Moyen de transport » (choix et optimisation des véhicules routiers, utilisation des autres modes).
  • « Achats responsables » (sélection des transporteurs, choix de transporteurs labellisés…).

Une fois le plan d’actions défini, chaque entreprise volontaire est invitée à signer un accord avec l’Ademe dans lequel elle précise un objectif de réduction des émissions de CO2 et s’engage à mettre les actions retenues pour y parvenir et à suivre leurs résultats tout au long de la période d’engagement (3 ans). L’ensemble des chargeurs est susceptible de s’engager, quelles que soient leur taille et leurs activités.

Bretagne Supply Chain vous accompagne

Pour s’engager, les entreprises volontaires ont deux choix : constituer le dossier en interne ou être accompagnées par un prestataire référencé par l’AUTF et l’Ademe.

Dans le premier cas, l’entreprise bénéficiera d’un support technique léger mais doit s’assurer de disposer en interne des ressources à même de constituer son dossier avec un minimum d’aide extérieure.

Si elle souhaite disposer d’un accompagnement technique approfondi, l’entreprise doit sélectionner un prestataire externe référencé par l’Ademe et l’AUTF. Cette prestation peut aujourd’hui être réalisée par Bretagne Supply Chain et faire l’objet d’une subvention de l’Ademe qui peut atteindre les montants suivants :

  • Petite entreprise (< 50 salariés, CA compris entre 2 et 10M€) : taux de cofinancement de 70% (subvention plafonnée à 3500€)
  • Moyenne entreprise (< 250 salariés, CA compris entre 10 et 50M€) :  taux de cofinancement de 50% (subvention plafonnée à 3000€)
  • Grande entreprise (≥ 250 salariés, CA supérieur à 50M€) : taux de cofinancement de 40% (subvention plafonnée à 2800€)