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La logistique d’Atlantem amenuise ses émissions de CO2

Publié le 15 novembre 2021

Le spécialiste des menuiseries et des fermetures Atlantem s’est récemment engagé dans un vaste programme de réduction des émissions de gaz à effet de serre de ses transports en s’engageant dans le dispositif Fret21. Entre remise à plat de la logistique, adaptation aux volumes et aux nouvelles contraintes, report modal et transition énergétique : tour d’horizon avec Christophe Serre, responsable logistique de l’entreprise.

Bretagne Supply Chain : Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?

Christophe Serre, responsable logistique d’Atlantem

Christophe Serre : Avant d’arriver chez Atlantem, j’ai été durant deux ans directeur de centre de profit dans le commerce de gros en fourniture industrielle. Avant ça, j’ai travaillé un peu moins de dix ans en logistique dans le secteur du déchet et de l’environnement, dans le développement de filières spécifiques comme celles des D3E [Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques, ndlr] et des DEA [Déchets d’Eléments d’Ameublement, ndlr]. Et encore auparavant, j’ai été durant cinq ans dans le transport.

B.S.C : Quel est votre rôle au sein d’Atlantem ?

C.S. : Je suis responsable logistique et j’ai en charge la démarche logistique et transport pour l’ensemble du territoire français sur la partie aval produits finis, de la sortie d’usines vers le client. Mon périmètre n’inclut pas l’amont et la fourniture de matières premières.

B.S.C : Pouvez-vous nous présenter l’entreprise Atlantem ?

C.S. : Atlantem fait partie du groupe familial Vendéen Hérige, qui regroupe Edycem [béton prêt à l’emploi et béton préfabriqué industriel, ndlr] et VM Matériaux [négoce, ndlr]. Atlantem est le sixième fabricant de menuiseries français et représente environ 900 collaborateurs répartis sur 11 sites en France : 9 usines et 2 sites logistiques.

Nous produisons une gamme très large de menuiseries et de fermetures : menuiseries en bois, aluminium, PVC et mixtes et volets roulants, portes de garage, portails, clôtures. Nous livrons uniquement en B2B, chez les artisans et sur chantier. Nous avons un panel de produits très large et très riche, ce qui amène un ensemble de problématiques logistiques aussi très large et très riche. Nous livrons à la fois des menuiseries qui peuvent être mises sur palettes ou en vrac, et des portes de garage qui peuvent faire quatre mètres de longueur. La diversité des clients entraîne aussi des problématiques de livraison, avec des accessibilités plus ou moins faciles.  

Chaque usine est spécialisée même s’il y a deux usines pour les volets roulants et trois usines pour le PVC. Elles sont situées à Pontivy (56), Boué (02), Maizières (10) (menuiseries PVC), Cholet (49) (menuiseries bois), Saint Sauveur des Landes (35) (menuiseries mixtes), Hillion (22) (menuiserie aluminium), Languidic (56), Marseille (13) (volets roulants) et Carentoir (56) (portails, portes de garage).

B.S.C : Quelle est l’organisation logistique de l’entreprise ?

C.S. : En termes d’organisation logistique, nous disposons de trois plateformes logistiques principales, à Saint Sauveur des Landes (35), Toulouse (31) et La Talaudière (42), près de Lyon, et de trois plateformes secondaires, à Pontivy (56), Boué (02) et Maizières (10). Les trois plateformes principales sont des plateformes logistiques, les autres sont rattachées à une usine.

Ces six sites ont un secteur de livraison qui leur est attribué. L’organisation est complétée par un système de navettes et de ramasses inter-sites qui permet d’alimenter les types de produits à livrer selon la zone.

B.S.C : Les questions de RSE sont-elles au cœur des préoccupations d’Atlantem ?

C.S. : La RSE est aujourd’hui très importante et très développée chez Atlantem, comme dans les autres branches du groupe Hérige. C’est clairement un fil conducteur depuis plus d’un an dans l’entreprise. La stratégie RSE de l’entreprise est développée autour de quatre axes : le progrès social, qui traite notamment de la sécurité et du bien-être au travail, le respect environnemental qui comprend les impacts liés au transport, le recyclage ou l’économie circulaire, l’éthique et la transparence, avec notamment une charte d’achats responsables, et enfin, le dialogue et les relations avec les parties prenantes (syndicats, CSE…) et le travail sur l’insertion professionnelle. Sur la question de l’économie circulaire, Atlantem a notamment été moteur avec la création de Menrec, une structure spécialisée dans le recyclage des menuiseries en fin de vie.

B.S.C : comment percevez-vous le dispositif Fret21 ?

C.S. : Fret21 est un outil qui permet de quantifier les gains environnementaux liés aux optimisations transport que nous pouvons déployer et de formaliser la démarche de façon globale. C’est comme ça que je l’ai pris et intégré. Cela ne veut pas dire que nous ne faisions rien avant d’intégrer Fret21, mais cela a permis de formaliser nos actions et de quantifier les gains environnementaux associés.

Pour Atlantem, l’objectif était d’utiliser Fret21 pour structurer l’évolution apportée à notre logistique et mesurer les impacts en termes de CO2. C’est vraiment une démarche structurante.

B.S.C : Quelles sont les actions qui ont été intégrées à votre engagement ?

C.S. : La première action concerne la réorganisation de nos flux, avec la mise en place du hub de Saint Sauveur des Landes (35) et tous ses impacts de massification. Ce hub est plus important que les autres, avec l’objectif de concentrer et de massifier les volumes pour limiter les transports et les optimiser. Dans notre répartition géographique, nous avons six usines dans le Grand Ouest, en Bretagne et Pays de Loire. Nous avons aussi une réflexion sur l’organisation d’un hub dans le sud-est de la France.

Sur la question du mode de transport, nous avons mis en place un report modal vers le ferroviaire, avec trois rotations par semaine sur les tractions de Saint Sauveur vers Lyon. L’objectif est de passer à cinq rotations par semaine d’ici trois ans.

Le quatrième axe de notre engagement concerne l’ « achat responsable » en développant la démarche Objectif CO2 avec nos partenaires transport, et surtout en intégrant TBM, notre transporteur interne, filiale d’Atlantem. TBM devrait intégrer le dispositif début décembre. C’est donc une double démarche d’engagement, à la fois en tant que chargeur et en tant que transporteur.

Nos axes de travail sont donc clairement les suivants : remise à plat de la logistique, adaptation aux volumes et aux nouvelles contraintes, multimodal et alternatives aux gazole… tout en gardant la qualité des délais et de livraison de nos clients. La satisfaction client reste au cœur de l’activité.

B.S.C : Quelles sont les actions valorisées dans l’engagement Objectif CO2 de TBM ?

C.S. : Nous avons développé des actions différentes sur les deux dispositifs. Avec TBM, nous allons accentuer les formations à l’écoconduite des conducteurs en les formalisant, dans un cycle avec un socle et des rappels réguliers. Elles existaient mais il s’agissait de les formaliser. Nous allons aussi travailler sur les alternatives au gazole, en prévision des Zones à Faibles Emissions (ZFE), et le renouvellement des véhicules pour que la totalité du parc soit en Euro VI.

Enfin, nous travaillons sur l’optimisation des chargements avec un gain de 20%, qui a été amorcé avec une harmonisation de nos contenants et de nos palettes.

B.S.C : Quel est l’objectif que vous vous êtes fixés dans le cadre de Fret21 ?

C.S. : Sur Fret21, notre objectif est de 10% de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre, ce qui représente un peu moins de 400 tonnes de CO2.

B.S.C : Quel est, pour vous, l’intérêt de vous engager dans Fret21 ?

C.S. : Fret21 et Objectif CO2 sont des outils structurants qui permettent de quantifier les actions et de piloter la démarche. C’est un outil qui est vraiment très intéressant.

Je suis aussi preneur d’échange et de retours d’expérience d’autres entreprises, d’autres secteurs, pour ne pas rester focalisé sur nos activités. Cela m’intéresse de voir ce qui peut être mutualisé, dans une démarche gagnant-gagnant, que ce soit en termes d’impact environnemental mais aussi d’optimisation et de mutualisation.

B.S.C : Avez-vous d’autres projets dans les tuyaux ?

C.S. : Je vais étudier le transport ferroviaire vers Lille. Nous avons trois lignes lointaines : vers le Nord, Lyon et Toulouse. Aujourd’hui, le ferroviaire vers Lyon est en place, peut-être demain vers Lille avec les développements de notre partenaire [création annoncée par TransFer d’un service entre Rennes et Dourges en 2022, ndlr]. Il s’agira de voir ce que l’on peut faire pour les flux vers Toulouse.

L’autre sujet va être la recherche des alternatives au gazole. La problématique reste la distance et l’autonomie des véhicules. Il faudra donc répondre à la question du réseau de stations d’avitaillement. Nous livrons les chantiers partout en France et il faudra rapidement répondre à cette question notamment en région parisienne.

Cela va être le cas pour tout le monde. Il ne faut pas s’y prendre trop tard puisque les délais des constructeurs s’allongeront. Il vaut mieux être prêt trop tôt que trop tard.