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Quel foncier pour la logistique urbaine nantaise ?

Publié le 9 janvier 2024

Quelle place pour la logistique sur la métropole nantaise à l’heure du zéro artificialisation nette (ZAN) ? Quelles solutions foncières et immobilières pour une meilleure intégration de la logistique dans le tissu urbain ? Autrement dit, comment trouver un meilleur équilibre entre les besoins logistiques, la préservation de l’environnement et l’utilisation raisonnée des ressources foncières du territoire ? Ce sont les questions auxquelles l’agence d’urbanisme nantaise (Auran) a tenté de répondre dans sa dernière étude.

Le document de l’Auran vient apporter un éclairage sur ces questions, d’abord à travers une cartographie fine des sites logistiques recensés sur la métropole nantaise, et ensuite en abordant les enjeux fonciers et immobiliers liés au développement d’une logistique urbaine plus vertueuse.

Optimiser le foncier et réduire les nuisances liées à la logistique (pollution de l’air, émissions de gaz à effet de serre, bruit, congestion…) tout en satisfaisant les besoins croissants d’approvisionnement des entreprises et des habitants : telle est l’équation complexe de la logistique urbaine.

L’Auran a fait le calcul : si les besoins logistiques augmentent proportionnellement à la population, Nantes Métropole pourrait avoir besoin d’environ 10% de surfaces logistiques supplémentaires à horizon 2030, soit 60 hectares de foncier. Ce calcul illustre l’importance primordiale des aspects fonciers et de leur anticipation – voire de leur sécurisation. « Faute de quoi les besoins en foncier logistique risquent d’être relégués au second plan dans les stratégies foncières territoriales en raison de leur consommation foncière » souligne l’Auran. La métropole regroupe aujourd’hui 230 sites (parcelles) accueillant des activités logistiques.

Nantes Métropole pourrait avoir besoin d’environ 10% de surfaces logistiques supplémentaires à horizon 2030, soit 60 hectares de foncier

Le développement de nouvelles surfaces logistiques doit donc s’organiser à plus large échelle. Cette question de l’accueil des activités logistiques à l’échelle interterritoriale passe notamment par l’élaboration des documents d’aménagement. Pour l’Auran, « l’objectif de zéro artificialisation nette des sols (ZAN) doit à cet égard ne pas être considéré comme un frein mais bien comme une opportunité de repositionner et de mieux intégrer la logistique dans ces documents stratégiques ».

Autres solutions poussées par l’Aura : la mixité des usages des zones logistiques et la densification des installations. « Un enjeu est de renforcer l’imbrication entre [les] zones logistiques [existantes] et le reste du tissu urbain, afin qu’elles se transforment à terme en véritables quartiers métropolitains accueillant une plus grande mixité de fonctions (logements, bureaux, équipements sportifs et culturels…) ». En matière de sobriété foncière, l’Auran voit le développement d’entrepôts logistiques à étages ou de grandes hauteur, ou encore d’ « hôtels logistiques », comme pertinent. Au même titre que la densification des zones d’activité (exploiter les réserves foncières, les espaces sous-utilisés comme certains parkings…) ou la reconversion de friches.

Intégrer la logistique urbaine au cœur de la ville

Autre enjeu relevé par l’agence : encadrer le développement des espaces logistique urbains, tout en veillant à leur intégration urbaine et leur qualité architecturale. En pratique, il s’agit notamment de favoriser le développement de « micro-entrepôts » relais dans le tissu urbain dense, assurant la livraison des derniers kilomètres – voire des derniers mètres – en modes doux ou en véhicules électriques. Ils peuvent s’insérer au sein d’espaces délaissés ou sous-utilisés (comme certains parkings, pieds d’immeubles, anciens garages ou stations-services…).

Organiser l’implantation d’une logistique vertueuse

Pour l’Auran, les collectivités peuvent favoriser le développement d’une logistique plus vertueuse en organisant l’implantation de ces activités. Dans le cas de la métropole nantaise, plusieurs enjeux sont relevés par l’agence :

  • Élaborer des scénarios prospectifs sur l’évolution des besoins en surfaces logistiques à l’échelle de la Métropole
  • Préserver les grandes zones logistiques existantes et libérer des ressources foncières en faveur de projets logistiques économes
  • Mener une réflexion sur le type de logistique que la collectivité souhaite développer prioritairement
  • Renforcer le dialogue et la coopération avec les intercommunalités voisines sur les projets d’implantations d’entrepôts de grande dimension
  • Evaluer la pertinence du développement de centres de distribution urbains aux abords du périphérique nantais
  • Créer un maillage de petites plateformes et espaces relais logistiques à l’intérieur du périphérique
  • Poursuivre les actions en faveur d’une décarbonation du transport routier de marchandises
  • Sensibiliser l’ensemble des acteurs aux comportements responsables. « La course à des délais de livraison toujours plus courts, les échecs de livraison, ou encore les retours fréquents de produits commandés en ligne sont néfastes pour l’environnement » pour l’Auran. Des messages à faire passer aussi aux consommateurs.

La logistique sera plus urbaine demain – Auran – Décembre 2023