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Quel avenir pour l’emploi logistique en Bretagne

Publié le 3 avril 2019

L’AFT, avec le soutien de la DIRECCTE et de la Région Bretagne, vient de dévoiler les résultats d’une étude dédiée aux besoins en emplois, en compétences et en formations dans la logistique et le transport de fret en Bretagne. Bretagne Supply Chain vous propose de découvrir, dans une série d’articles, les principaux enseignements de cette étude. Focus ici sur les évolutions structurelles qui impacteront les emplois logistique de demain sur la région.

En 2013, plus de 90 000 salariés sont employés chez les prestataires de transport logistique ou occupent un emploi spécifique au transport de fret et à la logistique dans l’ensemble des secteurs d’activités de l’économie bretonne.

Pour l’AFT, ce poids traduit le rôle central du transport et de la logistique dans l’économie bretonne, et ce en dépit du caractère excentré de la région par rapport aux principaux bassins de consommation et de distribution et aux grands corridors de fret. « La situation périphérique de la Bretagne a été par le passé compensée par la performance des prestations en transport et logistique, qui, en fluidifiant l’accès de l’offre à la demande, a contribué à la croissance de l’activité et à la création d’emploi. » L’AFT considère ainsi qu’il est « stratégique pour le maintien du dynamisme économique et de l’emploi des territoires de conforter et amplifier cette performance de la supply chain ».

D’importants facteurs de changement sont à l’œuvre induisant de repenser les schémas logistiques tels que la diffusion de nouveaux modes de consommation et d’échange (achats à distance et demande de livraisons à domicile), le virage de la transition énergétique, les technologies de l’information et de la communication, l’automatisation croissante des entrepôts ou encore l’essor de la logistique urbaine.

« Pour surmonter le handicap de son enclavement géographique, le système logistique breton doit, plus qu’ailleurs, être optimisé ».

Pour l’AFT, l’amélioration de la performance logistique est rendue nécessaire par les stratégies des donneurs d’ordre. Elle s’inscrit dans le contexte :

  • d’une politique de qualité de service centrée sur le client qui implique la recherche du « zéro défaut / zéro erreur », et une attention accrue portée à la ponctualité
  • d’une montée en exigence des clients qui pousse à la mise en place de démarches de certification chez les prestataires
  • d’une attente très forte des clients pour du tracking/tracing tout au long de la supply chain et une remontée d’informations fiables en temps réel
  • d’une contraction des délais de livraison dans des supply chain de plus en plus tendues qui font courir le risque d’une fragmentation des envois avec à la clé une diminution des taux de remplissage des véhicules et un renchérissement des coûts logistiques.

Une logistique confrontée à des défis

L’AFT considère ainsi qu’amplifier la performance de la chaîne de valeur passe en particulier dans les entreprises par :

  • l’automatisation et la robotisation pour accroître la productivité, mais aussi réduire la pénibilité
  • la diffusion de technologies de l’information et de la communication associées à davantage de dématérialisation
  • l’amélioration des process, par la mesure et le suivi d’indicateurs, du benchmark, la mise en oeuvre de lean management et de techniques d’amélioration continue de l’efficacité des processus
  • la formation d’une vision prospective, nécessaire pour être agile, et d’un pilotage des flux par les prévisions de demande
  • la recherche de solutions basées sur une coopération multidimensionnelle : décloisonnement des équipes au sein de l’entreprise, mutualisation des flux aval pour garder la maîtrise du transport et développer les ventes, partenariats entre les acteurs de la supply chain d’une filière pour encourager l’investissement et l’émergence de solutions innovantes, approfondissement des synergies avec le monde de la recherche et de l’enseignement.

Une montée en compétences attendue

D’après l’étude, il est attendu des PME transport-logistique, de la part de leurs clients, qu’elles montent en particulier en compétences en matière de traçabilité, de capacité d’ingénierie et méthode, de pilotage des activités dans une recherche d’optimisation, d’anticipation, pour devenir davantage en position de conseiller et accompagner leurs clients (dans la mise en place de nouvelles méthodes, organisations, technologies…).

« Avec le développement des solutions d’automatisation et robotisation, le contenu des emplois se trouve modifié et de nouvelles fonctions apparaissent : des techniciens de maintenance, des conducteurs de ligne, des personnes en charge d’élaborer et mettre à jour des référentiels sur les articles… La transition numérique conduit à accroître la porosité entre les services informatiques et l’exploitation, pour favoriser l’essor de départements informatiques « câblés » logistique, la gestion de bases de données et l’interfaçage entre les systèmes d’information. Les compétences à l’exploitation évoluent vers la gestion des aléas et le relationnel client. Un nouveau mode de management se diffuse, centré sur le bien-être au travail, l’autonomie, la confiance, la responsabilité, propice à l’épanouissement de la créativité, à l’agilité des organisations, et à l’émergence d’une culture orientée optimisation et productivité. »

Pour l’AFT, la demande logistique de demain sera tirée par :

  • un système productif, organisé en Bretagne autour de filières socles et émergentes, appelé à se transformer. Le modèle de l’industrie du futur induit en particulier le recours à de nouvelles technologies et une imbrication étroite entre clients, fournisseurs et prestataires le long des réseaux de la chaîne de valeur.
  • de nouvelles pratiques de consommation : des flux orientés à la hausse à la faveur de l’évolution attendue de la population en Bretagne et du phénomène de littoralisation, mais une consommation multiforme et multicanal.

Pour l’AFT, la reconfiguration des supply chain des modèles industriels va nécessiter de nouvelles fonctions : supply chain managers, ingénieurs logistiques, coordinateurs / mutualisateurs de flux, des acteurs neutres de l’intermédiation qui permettront aux chargeurs de massifier des flux, au bénéfice d’une maîtrise des coûts de la supply chain et du développement du transport multimodal.

Bretagne Supply Chain consacrera en 2018 une large part de ses activités à la thématique de l’emploi et des compétences logistiques. Si vous souhaitez être informés des travaux et y participer, n’hésitez pas à nous contacter